La start-up landaise Materrup a développé une solution pour fabriquer du ciment en émettant moitié moins de CO2 que les procédés classiques.
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« Aujourd’hui, la production de ciment conventionnel représente entre 6 et 8 % des émissions mondiales de CO2 », rappelle Manuel Mercé, docteur en chimie, associé et CDO (Chief Development Officer) de l’entreprise Materrup, fondée par Mathieu et Charles Neuville. Cette start-up industrielle propose un matériau d’un nouveau type, bien moins émetteur de gaz à effet de serre. Traditionnellement, fabriquer du ciment nécessite de chauffer du calcaire et de l’argile à 1 450 °C pendant plusieurs heures. Celui de la jeune entreprise, créée en 2018, repose sur l’argile crue. « Avec notre procédé, il n’y a pas de cuisson sur notre matrice argileuse », explique Manuel Mercé. Ce qui revient à limiter les émissions de CO2 d’un facteur 2.
Matériaux locaux
En plus de ce procédé moins énergivore, Materrup base sa production sur des matériaux locaux. Sa première usine, ouverte en février dernier, se fournit auprès d’une carrière située à 20 km. « Il s’agit d’argile non valorisée qui n’est pas utilisée en production », indique le docteur en chimie. Cette logique d’économie circulaire est également à l’œuvre dans l’utilisation, plus complexe, de terre issue de chantiers. À terme, l’objectif est d’installer de petites usines modulaires un peu partout en France, afin de s’assurer la production la plus locale possible. Un projet est déjà en cours pour réutiliser les terres d’excavation du Grand Paris Express.
Qui ?
Materrup, une quinzaine de salariés, dont trois mandataires sociaux.
Où ?
À Saint-Geours-de-Maremne, dans les Landes.
Pourquoi ?
Limiter l’impact écologique du ciment et, par extension, du béton.
Quand ?
L’entreprise a été créée en octobre 2018, et la première usine ouverte en février 2022.
Partenaires ?
Une dizaine, dont l’ADEME, à hauteur de 400 000 euros dans le cadre du concours i-Nov.